A Dark Night

[Lac des Cygnes]

A Dark Night

J’ouvris mes paupières, il faisait déjà nuit noir, je me demandais pourquoi je m’étais levée aussi tard et je compris que c’était à cause d’hier. J’avais trainé un peu trop dehors car je ne me sentait plus très bien ses derniers temps.

Je me levais, je sentais que Choukette dormait ensore. Je me mis à faire un sprint, je me dirigeai vers les territoires Libres. Mais avant d’y arriver je fis une sorte de pause. Il n’y avait pas de lune ce soir, car c’était la nouvelle lune, je regardais ce ciel pour qui, elle aurait été hostile mais pour ma réconfortante. Mes pulsions qui augmentaient, je plantai mes ongles dans la terre humide. Je ne savais plus ou j'en étais, et pourquoi je me battais. Dans mon regard qui devenait pourpre, on pouvait voir de la tristesse. Je ne pouvais plus tenir, si cela continuait. Je me mis à hurler :

« Je ne veux pas ! Je ne veux pas redevenir la naïve apprentie solitaire du clan de l'Aigle que j’étais . Sort de moi, sale envie de Solitude, sort ! J’ai été assez écartée des gens comme ça ! »

Comme une bête sauvage, je courus très vite, presque comme le vent, sentant mon HIND traquillement endormi dans ma taverne. Je pensais à ma Choukette, mon doudou d'amour. L'amour, que je n'avais jamais reçu, sinon de lui.(donc de moi-même ?)

J’arrivais à l’endroit voulu, sans que je pus m’apercevoir, j’humai l’air pour apprécier l’odeur nocturne. J’essayai en vain de me retenir d'hurler à nouveau, mais j'entendis un bruissement qui me fit changer d'avis, et, en un éclair, j’étais telle une ombre, mais mes yeux toujours pourpres ressortaient totalement. Mon pelage était noir, je ne voyais même plus mes tâches d’or, comme si quand je me cachais, ma beauté s’estompait. Comme de la neige sur du chaud ou du feu sur de l’eau. J’observai une fille qui était souscieuse, je sentais l’odeur du clan du lynx. Les images de ma famille revenait dans mon esprit, comme si j’étais retournée des lunes en arrière, comme si cette nuit, je revoyais mon père se faire liquider par l'un d'eux. Je la regardais toujours, j’avais envie de lui sauté dessus pour me venger. Mais elle me parla :

- Qui êtes vous ?

Je sortie de ma cachette comme si on m’avait trouvé. Je m’avançai avec élégance vers cette femelle qui était, ni trop enrobée, ni pourtant frèle...

« Je suis Lac des Cygnes, L'ultime Guérisseuse. »

J'étais connue par tous, sous ses deux noms depuis que j'avis découvert la formule de la peste noire, ce qui avait sauvé les trois clans de la foret...

Elle me regarda les yeux ronds, et j'attendis qu'elle s'icline avec respect comme le faisait tous les autres...

[eclipse de lune]

Je n’arrivai pas à dormir. Un cauchemar me poursuivait. Enfin, ce n’était pas vraiment un cauchemar, c’était un rêve étrange. Amon se noyait, il battait difficilement des ailes dans la lourdeur de l’eau mais il s’enfonçait inexorablement. Et moi, je le regardais se débattre vainement sans réagir. Et je me réveillai. Rien d’autre. Et j’avais beau écouter la lente respiration de mon HIND et me rendormir, ça revenait.

Personne ne bougeait. C’était normal vu qu’il n’y avait personne. Ce silence était étrange, on entendait même plus les bruits habituels de la nuit. Je m’assis et pensa. A rien, à tout. Cette histoire avec Nuage de Mousse avait fait ressortir l’image de mon mentor. Je l’entendais presque me réprimander une énième fois pour mon manque d’obéissance. Je chassai de moi cet pensée ; il était mort. Il n’avait plus rien à faire dans mes pensées.

Cinq minutes plus tard et sans que je m’en sois aperçu, j’étais dehors et je marchais lentement vers n’importe où, ça n’avait pas d’importance. Amon n’était pas avec moi. De toute façon il n’aurait fait que me dire de retourner dormir. C’est agréable aussi de se promener sans une conscience bavarde qui vous volette autour de la tête.

Je ne savais pas vraiment ce qui m’animait. Je n’en savais rien du tout en fait. Je marchai juste avec l’illusion que ça servait à quelque chose. A quoi ? Mystère. J’entendais les animaux nocturnes vivre, j’entendais les feuilles qui bruissaient sous le vent. Je me concentrai sur mes pas. Le pied gauche, le pied droit, le pied gauche, le pied droit... Rien d’autre que ça.

Je m’arrêtais. Debout, seule, immobile, les cheveux agités par le vent, je ne pensais pas. Je ne savais même pas où j’étais. Sans doute loin du clan mais je n’y réfléchissais pas. J’étais là. C’était tout.

Et puis quelqu’un. Je ne savais pas comment il était arrivé, ni quand ni par où. Je ne savais même pas qui c’était. Mais au lieu de montrer les dents, au lieu de disparaître comme je le faisais habituellement, j’ai eu la réaction la plus naturelle du monde.

« Qui êtes vous ? »

C’était sorti tout seul, sans que j’y pense sans que je le veuille.

« Je suis Lac des Cygnes, L'ultime Guérisseuse. »

Lac des Cygnes. Celle qui avait découvert je ne savais plus quoi. Mais c’était quelque chose d’important.

Je n’étais pas sur le territoire du clan de l’Aigle pourtant. Enfin, il me semblait. Je devais être dans une terre libre. Mais je ne pris pas la peine de me demander laquelle. Je ne bougeai pas et lança :

« Moi c’est Eclipse de Lune. Mais je doute que ça vous intéresse. Que faites vous seule, sans votre HIND, au milieu de la nuit dans un territoire libre ? Si vous ne voulez pas répondre, ne le faite surtout pas. »

Ce discours ne me convenait pas vraiment mais peu importe. C’était sortit de mes lèvres, ça avait vibré dans l’air, c’était trop tard pour regretter.

[Lac des Cygnes]

La lune nétait pas là, pourtant, la voie lactée brillait de mille feux, et se reflétait magnifiquement bien dans l’eau ébène de la rivière qui coulait près de moi. Le bruit incessant de l'eau qui coulait ressemblait à une berceuse perpétuel. J'amais l'eau. Non, Choukette aimait l'eau.
*C'est ce que je vient de dire* pensais-je.
Dans ma famille, tout le monde détestait l'eau, sauf moi et ma soeur. Elle se nommait Nuage Arrogante, et son HIND répondait sous le nom d'Adobe. C'était un Acyia. Un oiseau ne vivant que près de chute d'eau très dense. Voilà pourquoi le sable l’insupportait et la chaleur le faisait bouillir sur place. Alors, quand lui et ma soeur n’arrivaient pas à dormir, ils préféraient s’asseoir sur l’une des pierres à côté du lac et observaient le reflet de la Toison Argentée sur la surface de l'eau pure. Ils observaient les étoiles scintillantes au-dessus de sa tête, ce qui les reposaient. Mais leurs manque de sommeil les fatiguaient, et un mauvais jour, ils avaient été terassés par une troupe ennmie vers une clairière sèche.

A chaque pas, depuis leur mort, je ressentait une désolation intense. Un manque de tendresse.
*J'arrive*
C'était Choukette. Elle était de l'autre côté du lac, je le sentait bien. Pourtant, sa forme de cygne devait l'aider puisque je la sentait de plus en plus proche.

« Moi c’est Eclipse de Lune. Mais je doute que ça vous intéresse. Que faites vous seule, sans votre HIND, au milieu de la nuit dans un territoire libre ? Si vous ne voulez pas répondre, ne le faite surtout pas. »


La gamine. Je l'avais oubliée celle la. D'un air à la fois hautain et compatissant, je lançai :

« Et toi alors ? Ou ce trouve ton HIND ?»

Elle ne cilla pas. J'avais une idée en tête. Mais il fallait d'abord qu'elle me réponde...d'abord...J'attendit donc...

[eclipse de lune]

Elle se retourna brusquement vers moi comme si elle avait oublié ma présence, ce qui était compréhensible au vu de mon silence et de mon immobilité.

« Et toi alors ? Ou ce trouve ton HIND ?»

Bonne question. Je tournai la tête vers le ciel comme si Amon allait arriver à l'instant. Il n'y avait pas de lune. C'était ma nuit. Quelle idiotie ! Cette nuit de différait en rien des autres. Mis à part qu'elle était plus sombre. Mais était-ce réellement important ? Il suffit qu'un nuage passe pour que la lune disparaisse. Ça ne voulait rien dire. Cette nuit était une simple nuit. Il n'y avait rien dans l'air. Rien qui justifiai le fait que je sois seule dans un territoire libre. Pourtant, je n'avais pas l'impression de vouloir me trouver là. Comme si j'étais une personne extérieure qui regardait sans réagir un corps qui ressemblait au sien agir d'une manière qui lui était étrangère.

Mais ça ne voulait rien dire non plus. J'étais dans mon corps, c'est moi qui avait décidé de venir ici sans Amon, c'est moi qui avais dit ces mots qui ne me correspondaient pas. Il ne pouvait en être autrement. C'était donc forcément ça. Inutile de se voiler la face. Il n'y avait rien qui avait guidé mes pas. Aucun destin, aucune force mystique. Rien. Ça n'existait pas. Il n'y avait que moi.

Et Lac des Cygnes.

« Je ne sais pas. Mais ce n'est pas important.»

Après tout, ça ne l'intéressait sûrement pas. Et moi non plus. Amon avait le droit d'être diurne. Même si c'était une chouette. Alors à quoi bon réfléchir à où il pouvait être ? C'était inutile.

Je n'avais jamais perçu Amon comme une partie de moi. Seulement comme un vieil ami qui me connaissais de A à Z, qui me comprenais et qui veillait sur moi. Je n'avais pas de compte à lui rendre. Et lui non plus. Non, il pouvait être où il voulait. Ça n'avait aucune importance.

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